ARTICLE Ier
Bienvenue sur William the King dot com. Oui, très peu me connaissent, mais sous peu, vous me connaîtrez tous. Et en quoi j'incarne le Renouveau de l'Aristocratie des Grandes Ecoles New Yorkaises.
Oui, oui, lisez bien, basse population de Chapin, Hewitt, St Bernard's, Dalton et Loyola*. Et bien sûr, élèves de Constance et de Saint Jude.
Mon nom est William Christopher Arlington. A eux seuls mes parents règnent sur les deux plus riches banques du monde. Ce qui fait de moi, je pense, le Seul et Unique. Le véritable.
En bref. La disparition (la mort ?) de James Buchanan, fier représentant de notre élite, a causé dans nos rangs un véritable traumatisme. Quel est notre guide ? Qui devons nous suivre ? Qui nous soutiendra quand nous martyriserons les élèves d'autres groupes, et pire encore, qui nous encouragera à le faire ?
Est il possible de laisser la vermine rebelle s'emparer de notre prestigieuse école ? Devrons nous être la risée de tout l'Upper East Side ?
Non.
Nous sommes l'élite, la Perfection. Non pas le fruit d'un enrichissement récent, ou d'un arrivisme puant, non. En nos veines coule l'héritage de la plus pure tradition de la côte est. Nos parents, nos grands parents et nos arrières grands parents ont construits ce pays, en ont fait la plus importante puissance du monde.
Que faire des millions et des milliards, quand on ne sait pas différencier une fourchette à poisson d'une fourchette à salade ? Quand on ne sait pas boire correctement son thé ? Ou, pire encore, que l'on ose boire un thé en sachet ?
A quoi cela sert de porter des robes Gucci ou Ferragamo, quand on ne sait pas que Jimmy Choo a créé sa première chaussure à onze ans ? Quel intérêt de se vanter de porter un costume français, quand on sait qu'il n'y a de beaux costumes qu'en Italie, ou qu'en Angleterre ?
Aussi, je vais dans les articles qui vont suivre, vous faire de rapides et simples topos sur différents sujets... Et tenter de répondre à des questions existentielles. Est il possible de porter une ceinture rouge sur une robe verte ? (Je vous rassure, la réponse est non...) Qu'est ce qui est le plus condamnable ? Sortir avec un homme marié ou coucher avec son cousin ? (Là encore, la réponse est simple : les deux méritent la lapidation sociale). Doit on entretenir un contant climat conflictuel avec les classes inférieures (Discrets et Rebelles ?) (Assurément, oui...) Pourquoi ?
Commençons tout de suite.
En quoi sommes nous supérieurs, nous, Aristocrates de Saint Jude et de Constance ?
Du grec Aristokratia (Aristos : excellent, le meilleur, le plus brave ; Kratos : le pouvoir). C'est une question que l'on se pose à partir du moment où l'on hésite entre deux paires de chaussures (des Manolos ou des Jimmy Choo) ou une cravate et un noeud papillon. L'hésitation est la preuve que l'on sait se préoccuper du superflu, une marque d'intelligence, de bon goût, et surtout, de supériorité. Mais en quoi sommes nous supérieurs ? En quoi nos vies ont elles plus de valeur que celle des autres ? En quoi nos soucis sont ils plus importants ? Et en quoi les abrutis qui ne nous ressemblent pas seront ils obligatoirement oubliés ? Plusieurs réponses :
Être discret, ça n'apporte rien socialement. En effet, quel intérêt de se cacher derrière les piles de livres d'une bibliothèque quand quelqu'un peut porter vos livres et vous suivre comme un chien docile ? Les discrets sont éspèce à part, qu'il faut préserver, car elle peut nous servir. Elle peut, parfois, être fort amusante ! Ainsi, Kane, de son air supérieur, n'en est pas moins un raté. Pourquoi cela ? Parce que même s'il arrivait à bien s'habiller, à porter des chaussures décentes et à jeter ces ignobles lunettes ( Rayban est OUT ! Qu'on se le dise ! ) jamais il ne pourrait être accepté dans nos rangs. Nous ne prenons que les meilleurs, c'est pour cela que nous sommes l'élite. Les plus intelligents, les plus beaux, les plus riches, les plus célèbres. Qui voudrait d'un mec aussi banal, qui voudrait d'une chrétienne pratiquante (Perez Hilton a tellement raison quand il dit que Facebook à tué Jesus...) ou encore d'une fille qui se prétend créatrice, et qui n'arriverait même pas à vendre dans un supermarché ces immondes créations.
En bref, nous sommes bien les seuls à les accepter. Par pour ce qu'ils sont aujourd'hui ? Non, pour ce qu'ils seront demain, une fois qu'ils seront devenus nos esclaves. Pour ma part, j'ai toujours rêvé d'avoir Kane à ma botte. Pas vous ?
Être rebelle, c'est dépassé.
Oui, oui, oui. Vous me direz, Kate Moss, elle osait se shooter à la coke devant tout le monde dans un bar. Quelle vulgarité. Car c'est bien ça, être un rebelle. C'est être vulgaire, et ne pas avoir d'estime de soi. Ils se prétendent philosophes, musiciens, ou pire encore, marginaux. Mais suivent (et pour certains avec l'argent de nos impôts !) des études dans notre fabuleuse école. Une école à 10 000 dollars le trimestre, ce n'est pas donné. En sommes, la plupart sont des fils à papa paumés qui n'ont pas réussi à saisir le coche de la réussite sociale. Vous seriez étonnés d'ailleurs, de voir combien de rebelles sont des aristos rejetés. Ou, plus drôle encore, des Discrets rejetés. Bon, ils sont pitoyables. Autant abréger leurs souffrances. Qui voudrait de ces pâles imitations de héros de série californiennes, adorateur de musique populaire comme ami ? Qui souhaiterait marcher sur le même trottoir que l'un d'eux ? Ils sentent le déodorant bon marché, le parfum dont on voit des pubs à la télévision. Et qui plus est, ils n'ont aucun style. Ce sont des personnes abjectes, qui souhaiteraient arriver au stade supérieur, c'est à dire celui des "ratés" ou des Discrets. Ils prétendent que fumer un pétard en public est synonyme de rébellion. Que passer une nuit en prison est un passage obligatoire pour la vie adulte. En bref leurs parents n'ont pas été à la hauteur avec eux. Et ne leur ont pas offert des cours de danse classique, ou des leçons de piano ou de violon.
En cela, un rebelle doit être obligatoirement exterminé. Je vous expliquerez les méthodes (cruelles et sensées) pour l'extermination des rebelles une autre fois...
Être un Aristocrate, ça le fait.
Et au dessus de tout ça, il y a... Nous. Au dessus des travailleurs précaires qui bossent le dimanche et partent en vacance en Floride, au dessus des gens avachis devant leur télévision, des gens abrutis par la bière bon marché, des gens inutiles à la beauté du monde, des gens qui ne comprennent pas la notion même de "surréalisme chez Godard", des gens qui se comportent comme des gamins attardés en public, des gens qui mangent dans des fast food, qui hésitent à dépenser 5 000 dollars dans une paire de chaussures, des gens qui pensent que fumer de l'herbe les rendront populaires ou acceptables aux yeux des autres (d'ailleurs arrêtez l'herbe et passez à l'étage supérieur !), bref, les gens normaux, il y a nous, Aristocrates.
N'oubliez pas, vous êtes l'élite, la Perfection Divine incarnée. Les héritiers des fortunes les plus importantes et les plus respectables de notre civilisation, descendants et descendantes de monarques déchus, de rois du pétrole, de banquiers, de cinéastes, d'écrivains célèbres, de philanthropes reconnus, et de mondains généreux.
Nous sommes la seule barrière contre la vulgarité, contre la non élégance, contre la stupidité. Pourquoi cela ? Parce que nous sommes classes, élégants et intelligents.
Qu'on se le dise, n'est pas Aristocrate qui le veut, alors, autant en profiter...
*Autres préstigieuses écoles de l'Upper East Side