En haut des marches du MET : l'Explication...

Les marches du MET lui tendait les bras... Il lui tenait la main, pour bien afficher que désormais Constance et Saint Jude avaient une reine, et qu'elle se nommait Kayla Davis. Mais il ne jubilait pas, même devant les regards jaloux, étonnés ou ravis de la population lycéenne. Certains y voyait la fin d'une guerre assez gamine, d'autre le début de nouvelles attaques, et le reste n'y comprenait rien, ils n'étaient pas au Lycée. Un sentiment de triomphe mêlé de peine monta en lui. Comment lui expliquer, comment lui expliquer qu'il avait failli la tromper. Avec un rebelle en plus...

Désormais, cette race désorganisée, Kane humilié, Selena qui lui mangeait dans sa main, et Alistair la queue entre les jambes, ils pouvaient régner tranquillement. Mais devaient ils débuter un Age d'Or basé sur le mensonge ? James était un pro pour cela, mensonge, manipulation et chantage. Mais il en aurait été bien incapable devant Kayla...

J'ai une chose à t'avouer, marmonna t il une fois qu'elle fut assise.

La jungle des lycéens, en bas, les regardaient du coin de l'œil, ou les dévoraient du regard... Mais les téléphones portables étaient sortis. Les photos du nouveau couple étaient prises. Gossip Girl se ferait une joie de les diffuser... au plus grand malheur de certains.

Tu va me haïr...

James avait enmenée Kayla au MET. Elle n'avait aucune idée pourquoi mais cela semblait important. Il avait l'air étrange, dérangé. Il y avait quelque chose qui n'allait pas du tout, c'était clair comme de l'eau de roche.

Les étudiants les observaient de tous bords tous côtés. De vraies mouches autours d'une pomme. Même si Kayla ne supportait pas l'idée d'être comparée à une pomme... À moins qu'on dise qu'elle soit belle à croquer!

J'ai une chose à t'avouer.
Tu va me haïr...

Elle haussa un sourcils. Mais de quoi parlait-il? C'était énervant de ne pas savoir du tout ce qu'il voulait dire mais, en même temps, elle ne voulait absolument pas comprendre. Au fond d'elle, une petite voix lui criait de se sauver en courant pour ne pas entendre ce que James voulait lui annoncer, pour ne pas sentir l'énorme déchirure qui séparerait son coeur en deux. Quelle métaphore...

-Pourquoi est-ce que je devrais t'haïr?

Elle glissa tendrement sa main sur la joue de James.

-Pourquoi est-ce que je devrais t'haïr?

Désormais il fallait tout dire, tout expliquer, cracher la vérité. James prit sur lui, comment lui expliquer qu'il avait faillit la tromper, avec un mec. Comment lui dire sans la blesser et surtout sans se faire blesser... Autour d'eux, Ils attendaient, ils attendaient de savoir, et ça... ça l'emmerdait. La vie privée, il pouvait lui dire adieu. Les gens les plus proches, souvent les fils et les filles les plus riches de la ville, tendaient l'oreille. Sur quoi s'était il engagé ?

J'ai fait une connerie, j'ai failli coucher avec Alistair, un paumé du lycée. Mais c'était une erreur, je n'ai rien fait...

"Arf, la justification juste après l'aveu, ça le fait pas." Guettant toute trace de réaction, surtout une réaction violente, il poursuivit sur sa lancée...

C'était une connerie, une incroyable connerie. Je me disais que de toute manière, tu pourrais jamais m'accepter, que tu t'en foutais de moi, et que je ne te méritais pas. Je sais que j'avais tort. J'ai juste mis du temps à m'en rendre compte...

Il était blême, mais il avait préféré jouer la carte de la franchise, sa relation avec elle avait trop d'importance à ses yeux. Si elle devait le larguer, il y aurait une bonne raison. Il ne voulait pas être un Kane bis.

C'était pas son genre.

J'ai fait une connerie, j'ai failli coucher avec Alistair, un paumé du lycée. Mais c'était une erreur, je n'ai rien fait...
C'était une connerie, une incroyable connerie. Je me disais que de toute manière, tu pourrais jamais m'accepter, que tu t'en foutais de moi, et que je ne te méritais pas. Je sais que j'avais tort. J'ai juste mis du temps à m'en rendre compte...

Kayla le fixa, bouche-bée. Elle abaissa sa main. Il croyait qu'elle ne tenait pas à lui? Elle se leva et s'éloigna, les brois croisés pour ne pas se mettre à buter tout les petits gamins qui l'entouraient... ou même James.

Il avait faillit coucher avec un certain Alistair?! Parce qu'il croyait ne pas la mériter. Parce qu'il pensait qu'elle se foutait de lui comme de sa 40e paire de chaussures. Il aurait pu lui en parler. Ils en aurait discuté, tout les deux ensemble. Comme des gens normeaux.

Malgré ce qu'elle pensait, son coeur ne se déchira pas en deux moitiés. Peut-être était-il déjà trop dur pour qu'il se brise à nouveau. Elle sentait sa gorge se nouer, mais pas de sectionnement au niveau cardiaque. Tant mieux.

Elle se retourna et revint à côté de James, le regard froid pour ne pas lui montrer à quel point cela l'affectait. Malgré toutes ces saloperies, il avait joué franc-jeu, elle le savait.

-James... Comment as-tu pu penser ça?

James... Comment as-tu pu penser ça?

Il avait déjà réfléchit à ça. Comment en était il arrivé là. Il songea un instant à se trouver des excuses, à chercher du côté de sa famille, des liens spéciaux qu'il avait avec sa mère... Mais la réponse, il la savait déjà : tout le monde le détestait. Au fur et à mesure qu'il avait évolué dans ce monde, il s'était rendu compte que sa véritable place, c'était celle de l'oppresseur, celle de celui qui écrase, et qui ne se fait pas écraser. Mais qui, obligatoirement se fait haïr par les gens qui l'entourent. Sa mère l'ignorait, comme s'il n'était qu'un vulgaire faire valoir, son père l'évitait, sa grand mère voulait l'envoyer dans une pensions hyper stricte à l'autre bout du monde, Maureen voulait sa perte. Seule Sarah avait fait preuve d'un peu de compassion. Peut être n'avait il pas crut que Kayla en serait capable...

Je suppose que tu devais me faire peur, à tel point que j'ai voulu m'assurer que je pourrais te faire peur moi aussi. Je ne sais pas. Je n'ai jamais ressenti ça. Je n'ai jamais vécu quelque chose comme ça. J'avais peur que tu me rejette, alors j'ai cherché un moyen de me défendre... Ce n'est qu'après que j'ai compris que tu ne me voulais pas de mal... Excuses moi de t'imposer de telles stupidités, on dirait un gamin de six ans...

Voilà, un gamin pris en faute, qui trouve des réponses qui ne sont pas belles à dire, c'était ce qu'il était. Il était chamboulé. Il n'arrivait jamais à en parler de ça. Ca ne sortait pas, même les plus grands spécialistes de New York n'avaient pas réussis à lui tirer les vers du nez. Et elle, en quelques secondes, arrivait à lui faire dire ce qu'il avait sur le coeur depuis son enfance... Une telle confession, il en était sûr, le priverait de beaucoup de plaisir... Il s'assit sur les marches, s'alluma une cigarette, et fixa la Cinquiême avenue, peuplée de gens normaux.

Je ne sais pas quoi faire, pour que tu me pardonnes. tu devrais me larguer, et pourtant, je m'y refuserais, il n'y a qu'avec toi que j'oublie les emmerdes que provoque ce monde, que je n'ai pas envie de picoler pour oublier mes devoirs. Ne me quitte pas...

[Attention, l'arme fatale en vidéo ^^]

Je ne sais pas quoi faire, pour que tu me pardonnes. tu devrais me larguer, et pourtant, je m'y refuserais, il n'y a qu'avec toi que j'oublie les emmerdes que provoque ce monde, que je n'ai pas envie de picoler pour oublier mes devoirs. Ne me quitte pas...

Un petit garçon qui tentait de se faire pardonner. Voilà à quoi lui faisait penser James à cet instant précis. Mais un petit garçon tellement charmant, qu'on ne pouvait s'empêcher de lui sourire et de l'excuser. Un petit garçon qui venait de se libérer d'un lourd poids qui trainait sur ses frêles épaules.

Elle voulait oublier ça, lui pardonner; malgré la légère fureur qui la tenaillait. Elle avait faillit se faire prendre son mec par un mec. . Cependant, elle ne pouvait rien effacer, et lui non plus. Mais elle aussi avait des choses à lui dire, mais cela pouvait attendre.

Elle devait avouer qu'il était super mignon quand il évitait son regard comme ça, le visage torturé. Il fallait bien trouver un côté positif, non?

Elle s'assit à côté de lui, lui piqua sa cigarette et tira une petite boufée.

-Si tu refais ça, je te bute, James Buchanan. Sérieux.

Elle lui remit sa cigarette directe dans la bouche.

-Et je te largue de la façon la plus humiliante que t'as jamais connue. C'est compris?

Si tu refais ça, je te bute, James Buchanan. Sérieux.

Elle lui avait pris sa clope, et en tirait une latte. Le pire c'est qu'il savait qu'elle en était capable. Mais se faire buter par une belle blonde, n'était ce pas être le gosse de riche le plus chanceux de Manhattan ? Néanmoins, il prenait trop plaisir à être avec elle, pour la tromper. Elle lui avait remis sa cigarette à la bouche, il aimait son petit côté maternel...

Et je te largue de la façon la plus humiliante que t'as jamais connue. C'est compris?

Il lui fit un sourire et dit d'un ton calme, la contemplant dans toute sa beauté :

Je ne compte pas te donner l'occasion de me larguer, ais confiance.

Il songea à ajouter un "Je t'aime Kayla Davis", un truc que Hugh Grant sortirait sous la pluie. Mais il ne savait pas comment elle le prendrait, il ne savait pas si le "Je t'aime" aurait un retour. Il fallait laisser le temps au temps, comme disait le Père Brown quand il avait abusé sur le vin de messe. Pour toute réponse, il colla sa tête contre son épaule, tout en finissant sa clope. Il y eut un flash, les photos étaient prises. Et le bruit des discussions d'augmenter, les regards faire l'aller retour entre eux, assis en haut des marches du MET, et les autres lycéens. Ils se découvraient un nouveau couple royal, tout ces princes et princesses de New York. Un murmure qui deviendrait éreintant un jour ou l'autre.

Regarde les... Des rapaces, ils savent pas ce que c'est qu'être avec toi...

Regarde les... Des rapaces, ils savent pas ce que c'est qu'être avec toi...

Kayla lui jeta un sourire moqueur. La phrase se voulait sûrement charmante mais il y avait un petit côté dérangeant. Il avait semblé hésiter avant de lui sortir ça.

-Y pas d'autre chose que tu voulais me dire? Tu as eu l'air d'hésiter un instant.

Elle fixa son regard doux (et fatalement bleu) dans le sien. Elle avait l'air de dire : «Je lacherait pas mon bout, t'inquiètes pas!». Elle posa un baiser sur sa joue. Ce que James lui avait annoncé semblait carrément disparu en fumée. Plus une once de regrets... du moins, de son côté.

Elle leva la tête et inspecta lentement tout les regards posés sur eux. Elle se demandait encore d'où sortait les "rapace". Elle avait le sentiment qu'elle allait rapidement s'habituer à ça. Quel mal y avait-il à cela?

Elle se sentait bien. La tension était partie. Elle inspira profondément. Un jour, elle allait devoir enmener James à Montréal, voir une partie de hockey. Peu importe s'il rechignait, elle le traînerait de force. Elle avait grandit dans ce milieu et elle voulait le lui faire découvrire. Si elle avait survécue à toutes ces parties, pourquoi ne pourrait-il pas?

Y pas d'autre chose que tu voulais me dire? Tu as eu l'air d'hésiter un instant.

Putain, il pouvait rien lui cacher... Elle devait s'y attendre, tout de même. Mais dire un truc comme ça, c'était flippant, cependant, quand il s'agissait de répondre à une attente, c'était jouissif. James resserra son manteau, le froid était prenant, et ils n'étaient pas à l'abri du vent. D'ailleurs, les cheveux de Kayla volaient autour de sa tête, un merveilleux cadrage. Prenant un air faussement interrogateur, il répliqua :

Heu... Je t'aime Kayla Davis ? C'est ça...

Il rigola, se rapprochant d'elle un peu plus, s'enfonçant dans sa chaleur. Alternant entre ses mains, et la population New Yorkaise qui courrait pour prendre le métro, les touristes qui prenaient des photos et tout les autres, qui comprenaient l'importance du mot. Il la fixa dans les yeux. Un bleu vif, demandeur et puissant. Il décida de se lancer, après l'avoir regardé quelques instants :

Je sais, il manque Hugh Grant, il manque la pluie, mais je peux pas changer ça. Je t'aime Kayla Davis, c'est indéniable.

S'approchant de ses lèvres, il l'embrassa et le contact avec ses lèvres lui fit oublier tout ce qui pouvait importer dans sa vie. La mise à mort de Kane, l'asservissement de ce lycée, et l'alcool comme seule aide. Il n'y avait que Kayla, et les lèvres de Kayla.

Un flocon de neige vint se coller à sa joue. Au final, il n'était pas Hugh Grant, il n'était pas à Londres et il ne pleuvait pas. Il n'était que James Buchanan, simple habitant de Manhattan et il neigeait.

Et elle l'aimait ainsi...

Heu... Je t'aime Kayla Davis ? C'est ça...
Je sais, il manque Hugh Grant, il manque la pluie, mais je peux pas changer ça. Je t'aime Kayla Davis, c'est indéniable.

Elle n'y avait pas vraiment pensé. Elle ne s'attendait pas à ce que ce soit ça qu'il ait voulu dire. Mais ça lui plaisait. Parce que tout était comme avant, et même en mieux.

Lorsqu'ils mirent fin au baiser, Kayla lui sourit. Elle s'approcha de lui et lui murmura au creux de l'oreille la seule phrase qui lui venait en tête.

-Eh bien sache que je t'aime aussi, James Buchanan. Et que je préfère de loin le James sous la neige que le Hugh Grant sous la pluie. Tu es plus charmant des deux, à mes yeux.

Elle garda sa tête près de la sienne, observant du coin de l'oeil sa réaction. Les flocons venaient s'accrocher à ses cheveux qui virevoltaient en tous sens. Sa mère l'aurait vachement traitée de "reine glacée". Haha. Mais elle n'était pas de glace, son coeur venait tout juste de fondre.

Une personne anonyme passait par là, noyée dans la foule des inconnus qui allaient et venaient, dans la foule de touristes qui pique-niquaient sur les marches du musée. Anonyme avait un portable à la main, et un sourire ravi aux lèvres. Gossip Girl se réjouirait de l'information qu'elle apportait... Le clapet s'ouvrit, et grâce à la touche de raccourci, l'écran photo démarra automatiquement. Clic, clac, c'était pris, et envoyé ! Quelle pub, les amoureux...