"How you remind me" [pv Maddy]

Encore une journée de cours. Mine de rien les profs de Constance m'avait manqué. Surtout le prof d'histoire et son légendaire exposé ! Je l'avais rendu en avance, comme à mon habitude. Plus vite je l'avais terminé, plus vite je me concentrais sur la mode. Je m'étais attiré les regardes assassins de mes camarades de classe, c'était dans ce genre de situations qu'elles s'apercevaient de mon existence. C'était drôle.

Il était 17h45 lorsque je quittais le lycée. Il ne fallait pas longtemps pour se rendre au Starbuck. J'avais hâte de passer un moment avec le petit Jazz. Il m'avait bien manqué ce mois dernier. Seule dans Détroit, ce n'était pas aussi amusant. Et j'adorais le frapper. C'était affectueux, il avait besoin qu'on le recadre. Et même s'il m'appelait « mamoumenette » un peu trop souvent à mon goût, il n'avait pas tort. Il ne savait rien faire sans moi.
17h58, j'arrivais en vue du café. Passant devant une fenêtre je repérais les gens à l'air maussade, rien à voir avec Ali' ! Lorsque je passais la porte, je vis mon ami assis à une table près de la fenêtre. Il était à l'heure ! J'étais contente de sa ponctualité. Je m'approchais de lui.

- Alors là, je suis épaté que tu soit là avant moi ! Mon enseignement porte ses fruits mon bébé grandi ! dis-je avec un ton émue en l'embrassant.

- J'me suis permis de commander. Out bon tout chaud ! Comm quoi, hein, j'ai un peu d'éducation, à force de me faire frapper !

- En effet, ça marche bien ! Oh ! Et tu t'es souvenu de mon Caffè Mocha ! Merci !! dis-je en lui embrassant fort la joue. C'est le meilleur du monde, sauf pour la ligne ! C'est super de te revoir ! J'avais plus personne à frapper...

je fis une petite moue triste qui le fit rire. Mon ami me demanda mon opinion sur sa ville natale. Je repensais alors aux mois écoulés, aux endroits visités et aux conneries qu'on avait pu faire.

- Détroit n'est pas aussi morne qu'on peut le dire. J'ai beaucoup aimé. Surtout avec un guide aussi nul capable de nous perdre ! rigolais-je de bon coeur. Je me suis bien amusé, j'ai pu rencontrer deux trois nanas intéressées par le stylisme ! Dont une super sympa qui veux aller à Paris aussi ! Elle m'a emmener faire les boutiques pour filles que tu voulais pas faire !

Je lui tirais la langue. Il avait un don pour me faire un peu régresser. Il ne fallait pas non plus qu'il me déteigne dessus.

- Et le lac ? demanda-t-il, avide.

- Il est superbe ! Dommage que tu n'es pas été là la semaine dernière ! On a trouvé un endroit où on pensait que c'était gelé, et... j'suis passé au travers de la glace !

Il éclata de rire. S'il m'aurait vu, il ne se serait jamais remis de cette chute. Mais au moins lui, il m'aurait aidé à sortir de l'eau glacée ! Il se moqua de moi, commentant l'incident et je lui mis un taquet derrière la tête.

- Hey ! On respecte sa mamounette, sinon j'te met une fessée déculottée ! Et toi alors, New York, tu aime ?

Mon ami cherchait sa fessé, il la réclamait carrément, je levais les yeux au ciel. Heureusement il enchaîna vite à parler de New York. Il se sentais oppressé par cette ville. Comparé à chez lui, l'environnement était bien différent.

- Mais après, y a pas mal de trucs cool, Central Park, les magasins d'instrus sont du tonnerre ici !

- Oui je t'avais bien dit qu'on avait de quoi faire ton bonheur en instruments en tout genre !! tu t'es fais des amis ?

- J'ai fait des rencontres sympas, pas très bon chic bon genre parfois, mais ça en vaut la peine.

Les rues de New York n'étaient pas toutes bonnes à fréquenter. L'Upper West Side était le repère des plus grands trafiquants et autres dépravés n tout genre. Assez effrayant. Ma tasse me fut dérobé par le brun, qui goûta mon café. Je le vit grimacer lorsqu'il me rendit ma boisson. J'affichais un grand sourire tout en buvant. C'était excellent ! Le « yaark » de Jazz me fit penser qu'il ne partageait pas mon avis.

- Et ouais 'suis venu exercer mes talents dans la grande-ville !

- Et moi qui pensais que tu venais pour moi ! Tsss !

Je lui mit un coup sur l'épaule en faisant la fille déçue. Pas bien longtemps parce que j'adorais ce petit gamin à qui je servais de mère de substitution. Le pauvre !

- en tout cas, tu me dois un morceau de guitare, j'ai pas oublié ! Et il faut absolument que tu vienne avec moi faire du shopping ! Là tu y coupera pas, les soldes vont commencer et je vais avoir besoin d'un porteur !

Il ferait mieux de refuser, car je ne faisait pas moins de 5 boutiques et je ne ressortais que rarement sans 3 ou 4 sacs dans chaque. Il était à New York, il allait voir la belle vie. Je lui montrerais des endroits qu'il aimerait, mais je devait le faire me supplier de stopper mes achats., n'en pouvant plus de porter autant de sacs. * diabolique Maddy, la reine du shopping *.

- Fais pas cette tête !! Je te promets que je porterais un ou deux sacs et que je t'emmènerais dans un magasin de musique !

S'il acceptait mon offre, je me jurais en moi même de l'embrasser comme il me l'avait fait le premier jour de mon retour au lycée ! Chacun son tour.

Il était presque sur le point de craquer. Il ne pouvait pas refuser une balade dans les quartiers de musiciens ! Pourtant...

- Nan pas question ! Tu me corrompras pas ! Cours toujours j'suis pas une mule... une tête de mule oui ! Mais pas un mulet.

Je le regardais, choquée qu'il ai dit non. Il osait me dire non à MOI !! * tu vas voir Galloway ! On dit pas non à Madison Spencer Thunder !! * Ma mine se renfrogna, je ne comprenais pas pourquoi tout le monde avait peur quand il s'agissait de faire du lèche vitrine avec moi ! Je pris le temps de réfléchir à une alternative. Il n'allais pas échapper à cette séance ! Il ne me ferait pas faux bond.

- T'es nul ! T'as peur de quoi ? Tu fais du hockey et là tu me dis que t'es une fiotte ?! Hey j'me suis pris des bleus de fou en jouant avec toi et tes potes au hockey et toi tu veux même pas faire 3 magasins !

Je détournais le regard pour observer dehors. Il n'allait pas s'en tirer comme ça. Mes côtes se rappelaient encore du choc violent. Les Michigans étaient de vrais fous lorsqu'il s'agissait de ce sport ! De vrais grosses brutes mêmes s'ils étaient à peine plus imposants que Alistair.

Je laissais un peu Alistair s'enfoncer. Je n'étais pas spécialement vexée au point de ne plus lui parler. Je voulais juste qu'il me dise qu'il allait venir avec moi, pour ma satisfaction personnelle. En plus, à New York, je ne voyais pas ce qu'on aurait pu faire à part du shopping ou traîner à Central Park. * mais oui le parc ! Des activités qu'il aime !* Je tournais mes yeux brillants d'excitation vers lui.

- Si tu viens avec moi, je t'emmène voir un match de hockey à la patinoire ! Les Rangers jouent ce weekend. Contre Atlanta.... Alors ? Des billets offerts par mon papa ne te tentent pas ?

Là c'était imparable ! S'il refusait un match avec de bonnes places que mon père aura sûrement en stock, je me cassais vite fait bien fait !

Il but une longue gorgée de son café. * rah mais réponds tête à claque !!* Il insulta ensuite les Rangers, disant qu'ils allaient perdre contre ces idiots de Géorgiens ! Je levais de nouveau les yeux au ciel pour répondre à son sourire. Je n'aurait jamais autant vu le plafond de ma vie qu'en compagnie d'Alistair.

- C'est d'accord, je serais ton esclave pour une journée. Qu'est-ce que je peux fai'e pou' vous mait'esse ?

Un grand sourire illumina mon visage. Je fis le tour de la table pour le serrer dans mes bras. Je connaissais bien ses points faibles. J'espérais qu'il ne connaisse pas trop les miens... Je lui embrassais la joue et allait me rasseoir, tout heureuse.

- Tu es le meilleur Jazz !!! Je te jure que je ferais soft ! Et si j'en fais plus de 4, je t'autorise à m'assommer ! Profite t'auras pas souvent cette occasion. ajoutais-je avec un clin d'oeil.

Je finis mon caffè mocha avec un sentiment de triomphe non dissimulé.

- Ça te dis qu'on aille faire un tour au parc, il fait pas trop mauvais et tu as ta guitare... enfin si tu as rien d'autres à faire et si tu peux me supporter encore un peu, sinon j'rentre chez moi et toi chez toi.

J'avais le coeur en fête de retrouver mon ami, le seul à vraiment me connaître et à ne pas me juger trop, à part pour le shopping. Mais j'étais après tout une fille ! Pas une fille normale certes, mais bon quand même ! Mais s'il devenait trop délirant, je pouvais facilement lui remettre les idées en place. Mes claques sur son crâne étaient des preuves d'affections. J'adorais vraiment ce gars. Il était vraiment pas comme les autres.